Pierre Keller (ECAL), up close & personal: «Travaux de 1965 à 2010»

Le nom de Pierre Keller évoque instantanément celui de l'ECAL (Ecole cantonale d’art de Lausanne), qu'il dirige avec succès depuis 1995, et quittera à la fin de l'année.

Jusqu'au 23 avril, une exposition (interdite aux visiteurs âgés de moins de seize ans) met en éclairage le parcours (depuis 1965) de cet artiste atypique, à la fois graphiste, peintre, sculpteur, photographe et éditeur. 

L'exposition «Travaux de 1965 à 2010» occupe les 550m2 de l'"Espace lausannois d'art contemporain"… dans l'enceinte de l'ECAL.
Car, comme le dit Keller,  «On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même».

On y découvre les fruits de sa recherche dans le domaine du graphisme (pour lesquels Keller reçut de nombreux prix entre 1963 et 1971), ou des peintures et sculptures réalisées entre 1970 et 1972.

Parmi celles-ci, le célèbre "Kilo-Art" (1971), représentation du désir de Keller de «participer à la mutation de valeurs reconnues, remettre en question les étalons». Le "kilo d’art pur" en fonte se voulait une synthèse entre art minimaliste et conceptuel ; au-delà du postulat artistique, l'objet  a été validé par le Bureau fédéral des poids et mesures de Berne en août 1972 !

Pierre Keller, inventeur d'une unité de mesure artistique : un fait qui pourrait expliquer, additionné à son sens inné de la communication, sa propension à deviner et à propulser les talents.

A l'affiche de l'exposition, une série de 235 polaroïds au format 1/1 et 26 autres polaroïds agrandis, datés de 1975 à 1983 (nombre de clichés avaient alors été jugés choquants) et des vidéos suivent chronologiquement le parcours de Pierre Keller, né dans le canton de Vaud en 1945.

Régulièrement récompensé par ses pairs pour sa participation au rayonnement international des artistes et designers suisses, Pierre Keller n'est pas prophète en son seul "royaume" : il a été nommé Officier des Arts et des Lettres de la République française, et docteur Honoris Causa de la European University de Barcelone.